Monday, August 23, 2010

J'AI ASSISTE A UNE PENDAISON

J'étais adolescent lorsque le président Mobutu avait fait onze ans au pouvoir.Un jour j'appris par une rumeur qu'un homme allait être pendu publiquement.On me dit que c'était un assassin qui méritait la peine de mort.La rumeur devenait de plus en plus une réalité.Partout on en parlait.Les vieux faisaient des commentaires.Certains se rappelaient de la pendaison d'un certain Tshibangu et ses complices,il y avait quelques années.D'autres par contre parlaient tout bas des pendus de la pentecôte qui étaient des politiciens faussement accusés par le régime dictatorial de Mobutu parmi lesquels était l'ancien premier ministre Evariste Kimba .Pour moi et mes amis c'était du nouveau.Notre âge ne nous permettait pas de comprendre ces événements du passé.L'important était de voir, par curiosité,comment on pend quelqu'un.

Après avoir eu l'assurance que la pendaison allait avoir lieu et que la nouvelle était belle et bien officielle,nous nous rendîmes vers le lieu.Sur le chemin il y avait des files des gens qui s'y dirigeaient aussi.Chacun commentait l'événement de sa façon.

Arrivé sur le lieu nous nous rendîmes compte que c'était vrai.Le terrain en face de la maison communale de Kenya à Lubumbashi,était déjà préparé pour la circonstance.Les gendarmes empêchaient la population de s'approcher du lieu de la pendaison.les gens parlaient moins et à voix basse sous la surveillance de scouts de Mobutu prêt à arrêter les troubleurs.

L'attente fut tellement longue que notre patience allait vers la limite.Cependant nous étions sûrs que tout était prêt par ce que nous pouvions voir au centre du terrain une plateforme apprêtée pour l'événement.Une grosse corde ayant un grand noeud bougeait par suite du vent.Nous la regardions sans commentaire mais avec peur.

Alors que nous tendions vers 17 heures,un groupe de gens venant d'on ne sait où commença à avancer vers le centre.Tous étaient habillés en tauges noires.Parmi eux il y avait des bourreaux et des juges.Nous avions vite remarqué la présence d'un homme portant une grosse culotte,ayant des élastiques au niveau des cuisse comme celle de bouffon,et dont la tête était cachée sous une cagoule et les mains liées.Il semblait suivre les bourreaux qui le conduisaient.

Les législateurs se mirent en suite à lui lire la loi.Les vieux nous disaient que Ngoie wa Ngoie devrait être drogué en ce monent là.

l'homme fut condamné à mort.Nos yeux tous curieux d'observer la scène suivaient chaque pas du condamné alors qu'on le dirigeait vers la corde.Sa tête fut passée au travers du noeud de la corde et quelque minutes après la planche sur laquelle il se tenait fut brusquement déplacée.Il se mit à s'agiter retenu par la corde.Nos regards pétrifiés observaient chaque mouvement.les mains liées vers l'arrière ne pouvaient rien faire.La bouche cachée dans la cagoule ne pouvait faire sentir ses pleurs.Les yeux ne pouvaient ni nous voir ni encore voir ceux qui l'exécutaient.Ses oreilles ne pouvaient entendre le cri de remord caché dans des petits coeurs des enfants dont on avait admis à voir une telle horrible scène.Seule sa tête par des agitations nous faisait des signes d'au revoir.

Chaque seconde qui suivait, poussait son souffle vers l'extérieur jusqu'à ce que le dernier soupir quitta le corps et le cadavre nous signala que c'était fini.On délia la corde et le corps tomba raide dans le trou en dessous de la plateforme.La population quitta le lieu tout contente de s'être débarrasser d'un meurtrier mais nos mémoires retournèrent remplies de souvernirs que personne ne saurait effacer.

Quelques jours après des enfants se sont retrouvés quelque part entrain de jouer au bourreau etv pendu.A la fin de leur jeu l'un d'eux fut pendu.Histoire drôle.

Lorsque j'ai appris à deux reprises que des malfaiteurs allaient être publiquement exécutés par le régime de l'AFDL,une vingtaine d'années plutard les souvenirs de la pendaison de Ngoie wa Ngoie sont devenus frais dans ma mémoire.Les amis qui ont été sur le lieu,au camp Major Vangu,sont rentrés pas contents de ce qu'ils avaient vu.

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